lundi 8 mars 2010

Du conflit à l'harmonie avec le Personal Branding



Un livre à point nommé pour la journée de la femme !

La maternité, qu’elle soit instinctive ou calculée, soulève des questions identitaires pour toute femme, et pas seulement pour les plus carriéristes. Le choix de la maternité comme une des réalisations de la féminité n’est pas toujours une évidence : les femmes voient parfois leur marque personnelle fragilisée, chahutée par les perturbations ou renoncements que la maternité implique plus ou moins consciemment, ou sournoisement, en fonction de l’histoire de chacune mais aussi selon la pression exercée par l’environnement (l’envers du décor étant difficile à exprimer dans les milieux qui sacralisent la maternité). Des ajustements, ou repositionnements sont souvent nécessaires pour permettre aux mères de famille de réorganiser leurs responsabilités et leurs priorités, sans perdre de vue l’évolution de leurs propres exigences. La maternité telle que je la perçois en tant que coach ne peut être un accomplissement que si elle est réfléchie et assumée de façon très personnelle au-delà de tous les conseils et autres diktats de l’environnement.

Nombreuses sont les femmes talentueuses qui, cédant au mythe de la «bonne mère», s’interdisent de concrétiser leurs projets ou s’imposent des contraintes qui les pénalisent dans leur vie affective, sociale et professionnelle. Particulièrement consciente de ces conflits intérieurs, ayant conjugué responsabilités professionnelles et maternités, j’ai d’emblée été interpellée par le dernier livre d’Elisabeth Badinter, qui dresse un état des lieux riche en statistiques (parfois effrayantes) et défend la thèse suivante : pour que les femmes ne renoncent pas à la maternité, elles doivent être reconnues et valorisées dans toutes les dimensions de leur identité plutôt que de se voir réduites aux fonctions exclusivement maternelles culpabilisantes et étouffantes que leur impose le discours naturaliste ambiant. Dès lors, comment résister à ce discours ? Le débat est ouvert… En attendant, des outils existent comme le Coaching et le Personal Branding, afin d’aider les mères à valoriser et harmoniser les multiples facettes de leur marque personnelle selon le rythme, la créativité et les exigences qui sont les leurs !



Dans tous les pays développés où règne l’individualisme hédoniste, la natalité est en fort recul depuis les années 70 et l’âge de la première grossesse frise la trentaine, avec la pression de l’horloge biologique qui rend ensuite le désir d’enfant plus fébrile en particulier pour les « postponers », celles qui remettent toujours à plus tard. La France a le plus fort taux de fécondité d’Europe avec 2,0 enfants par femme (comme l’Irlande et la Norvège), alors que l’Allemagne et le Portugal sont à 1,3 et l’Italie et le Japon à 1,4 enfant / femme. Partant de ce constat bien connu, E. Badinter nous met en garde contre le retour en force du naturalisme qui prône, depuis une trentaine d’années, le retour aux vertus maternelles essentielles : la mère doit se consacrer aux besoins de son enfant de façon exclusive, cette idée étant relayée par un discours angoissant à renfort de mises en gardes sur la grossesse et les premières années de la construction de la personnalité, pression culpabilisante relayée par les organismes tels que la Leche League et les pédiatres les plus médiatisés, dramatisation des responsabilités maternelles, et ampleur démesurée des tâches matérielles liées au nouveau né, qui s’accentue à court terme avec la vague écologique (menace de taxe sur les couches jetables etc). Si ce naturalisme, dont l’auteur analyse le discours et la méthode de façon passionnante, est si dangereux, c’est qu’il transpose un droit en une montagne de devoirs, faisant porter une pression lourde de conséquences sur les femmes d’aujourd’hui en manipulant insidieusement leur culpabilité.

Les victimes potentielles de cette idéologie pernicieuse selon E. Badinter sont les filles de la génération de féministes (militantes ou non) qui eurent 20 ans dans les années 90. Ces jeunes femmes, en réaction envers leurs mères (qui ont échoué à force de croire qu’elles pourraient tout concilier), préfèrent mettre en sourdine leur revendications pour se consacrer à leurs enfants : elles acceptent les congés parentaux (particulièrement bienvenus en période de crise économique) et les enchainent au gré de l’élargissement de la famille, et, selon Elisabeth Badinter, risquent de finir frustrées, convaincues que l’on ne peut pas concilier épanouissement professionnel avec le fait d’être une bonne mère. De plus, ces femmes seraient tourmentées par une triple contradiction :
1/ Les recommandations faisant passer le bébé avant le père (co-sleeping, allaitement jusqu’à 3 ans) peuvent être dramatiques pour la vie de couple : ces mères se spécialisent dans les tâches maternelles, ménagères et logistiques ; les pères délaissés affectivement et parfois peu enclins à aider, se réfugient dans leur travail... Alors le couple se cloisonne et la mère à plein temps ne se consacre plus qu’à ses enfants exclusivement...
2/ Les femmes prises au piège de cette « servitude volontaire » se sentent dévalorisées, épuisées, isolées, indignes d’intérêt et complexées envers les femmes qui travaillent quand par exemple dans un dîner elles doivent justifier de leurs journées : la maternité bien qu’exaltée comme la plus importante réalisation de la femme est hélas socialement encore dévaluée, surtout quand la charge incombe à la mère exclusivement (ce qui est moins le cas dans les pays nordiques par exemple).
3/ Ces femmes subissent un terrible tiraillement intérieur si elles n’ont pas la vocation maternelle absolue (et cela ne s’apprend pas à l’avance quoi que disent les pédiatres et autres institutions prônant le retour des mères à la maison) : si elles ne se réalisent pas pleinement à la maison dans l’éducation de leurs enfants, si elles sont déçues ou dépassées, elles risquent de sombrer dans la dépression écrasées par la culpabilité qu’exacerbe le discours naturaliste selon lequel une mère doit tout à ses enfants.

Mais le plus grave selon l’auteur, c’est que certaines femmes risquent de renoncer à l’expérience-même de la maternité devant un tel diktat de la mère idéale : pour une proportion croissante de femmes sur diplômées ayant la possibilité de s’épanouir dans leur carrière ou dans leur vie publique (professions libérales, politiques etc), la maternité n’est pas une expérience, ni une pulsion d’amour mais une somme de devoirs et de contraintes auxquels on est libre de renoncer, sur le mode « soit on assume, soit on s’abstient ». Pour l’instant la France résiste bien à la montée des femmes sans enfant (« childless » ou « childfree » selon que cet état soit volontaire ou non) dont la proportion est en forte augmentation dans les pays anglo-saxons et dans les pays qui érigent le mythe de la bonne mère en un modèle trop lourd de devoirs, avec une politique familiale qui ne promeut pas le travail des femmes ni les gardes d’enfants (Allemagne, Japon, Italie). Ainsi, seulement une française sur dix n’aura pas d’enfant au terme de sa vie contre 17% en Angleterre et aux Pays Bas, 18% aux Etats-Unis, 20% en Autriche et 26% en Allemagne. Selon E. Badinter, la France est encore épargnée par ce phénomène car les françaises ont hérité d’une certaine liberté du fait du poids de l’histoire : dès le XIIIème siècle (date de l’ouverture du premier bureau des nourrices mercenaires à Paris) la maternité était perçue comme un frein aux activités sociales, le jeune enfant était embarrassant dans les mondanités, l’allaitement était perçu comme une menace pour la fidélité du couple : les enfants étaient donc séparés de leur mère très tôt pour être placés en nourrice. Ce phénomène d’abord réservé aux classes dominantes s’est répandu jusqu’au XVIII à toutes les classes de la société. Les femmes au temps des Lumières étaient libres et fortement émancipées, leur identité ne se limitait pas à la maternité. Ce n’est que fin XVIII que l’amour maternel est apparu comme valeur en tant que telle, avec le naturalisme, dont la doctrine fut confortée par l’idéologie nataliste et la révolution psychanalytique au XIX. Néanmoins, on continua longtemps à faire venir des nourrices de la campagne, les françaises sont restées libres et déculpabilisées, elles ont adopté massivement l’usage du biberon, et encore aujourd’hui, la société reconnaît la trilogie des rôles (conjugal, maternel et professionnel), comme en témoigne le développement des crèches et écoles maternelles. L’Etat français allège ainsi la pression des responsabilités maternelles et favorise l’épanouissement des mères en leur laissant le choix, alors que les injonctions « maternalistes » qui demandent aux mères de sacrifier la femme qui est en elles risquent à terme de faire reculer encore plus, voire décourager la première maternité.

Pour redonner un peu d’espoir à ce sombre tableau, E. Badinter recommande plus de souplesse pour donner envie aux femmes de se lancer dans l’aventure de la maternité, quitte à tourner le dos au modèle idéal et à la culpabilisation ambiante telle qu’elle se développe aujourd’hui. L’auteur ne mentionne pas les aides au retour à l’emploi, l’auto-entreprenariat (sur 320000 auto-entrepreneurs, 40% sont des femmes), les nouvelles possibilités de télétravail liées au numérique, la puissance des réseaux féminins, autant de signes d’espoir pour aider les femmes d’aujourd’hui à relever le défi de la maternité.

Oser croire que l’horizon ne se limite pas après la naissance des enfants est essentiel. Mon approche du Personal Branding permet de comprendre les enjeux et perspectives qui s’offrent aux femmes après les maternités, leur procure des outils pour retrouver la confiance nécessaire pour se lancer et réussir un projet qui les anime, afin qu’elles participent à l’équilibre affectif de la famille en étant épanouies sur plusieurs dimensions, selon leur propre harmonie « femme-mère », … et en toute indépendance d’esprit !

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