vendredi 17 septembre 2010

Le personal branding, une question d’actualité pour tout journaliste


Depuis toujours, être reconnu en tant qu’auteur apparaît comme un tremplin pour asseoir une crédibilité dans un domaine d’expertise précis. La magie numérique offre maintenant à chacun la possibilité de devenir auteur à plein temps, rédacteur en dilettante ou journaliste en herbe, à travers des publications sur les blogs, la diffusion de white papers, la rédaction de témoignages, l’ajout de commentaires en temps réel ou ne serait-ce qu'une simple mise à jour d'un statut sur les réseaux sociaux.
Face à cette évolution, les codes de la profession journalistique sont quelque peu ébranlés : les conférences de presse réunissent désormais des bloggeurs, les méthodes d’investigation se complexifient avec la multiplicité des sources disponibles sur le net... Si les journalistes professionnels confrontés à ce nouveau contexte concurrentiel voient donc leur métier de plus en plus « challengé », la solidité de leur marque personnelle apparaît comme un levier stratégique pour garantir la pérennité de leur signature !
Et tout comme la personnalité des dirigeants influe sur l’image corporate des entreprises, la marque d’un rédacteur interagit avec celle du/des media qui l’abrite(nt).
Un article paru dans Le Monde la semaine dernière présente le Personal Branding comme l’un des leviers stratégiques essentiels à la construction de nouveaux modèles économiques pour les rédactions face aux bouleversements qu’elles connaissent. Dans cet article intitulé « Les journaux doivent montrer qu’ils ont une vision du monde et la défendre », le journaliste Xavier Ternisien présente le témoignage éclairé de Jay Rosen, l’un des meilleurs spécialistes américains de la presse et gourou des nouveaux médias, qui insiste sur la nécessité pour tout journaliste d’assumer, voire de revendiquer, la singularité de son point de vue, cette singularité étant partie prenante de la « marque » que constitue sa « plume ».
Cette publication m’évoque le livre de Guy Barret paru en 2006 «Confession d’un journaliste lamentable» qui en 2006 pointait du doigt avec un humour à rude épreuve la dimension ludique et narcissique de ce métier… 
Pour aller plus loin, en attendant avec grande impatience une conférence organisée prochainement par Authentys en partenariat avec l’Ecole Supérieure de Journalisme, je vous invite à lire le dossier publié il y a quelques jours par Vadim Lavrusik sur Mashable, « The Future of Social Media in Journalism », cette publication insiste sur la nécessité pour tout journaliste d'apporter une valeur ajoutée spécifique en veillant à la cohérence de la ligne éditoriale, véritable fil conducteur de l'information parmi la diversité des outils numériques, il présente aussi l’opportunité des plateformes collaboratives avec géo localisation pour rentabiliser les publications, et analyse l’opportunité de l’animation de communauté pour faire évoluer la fonction journalistique vers plus d’interactivité, cette dimension sociale étant par essence indissociable d’une évolution vers plus de personnalisation : « “Social platforms present journalists with an opportunity to create and develop their brand[s] based on the value they bring to the network,” Hermida said.»
Hum... et  vous au fait, avez-vous réfléchi à ce qui fait la singularité de votre plume ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vous souhaitez réagir ? Laissez un commentaire !